Jean-Jacques Rousseau & les échecs

BIOGRAPHIE rapide
Jean-Jacques Rousseau, né à Genève, s'installe à Paris, en 1742, à l'âge de 30 ans.
  • "Le contrat social" en 1762.
    Texte majeur de philosophie politique qui affirme le principe de souveraineté du peuple et précède la Révolution Française de 1789. D'autres idées sont diffusées, d'autres livres sont publiés, et pas des moindres : Discours sur les sciences et les arts (1750), Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755), Emile ou de l'Education (1762), . . .
  • Philosophe des Lumières qui contribue à l'Encyclopédie de Diderot.
  • mais aussi écrivain précurseur du Romantisme, musicien imaginatif et joueur d'échecs
  • meurt en 1778, et la France reconnaissante transfère ses cendres au Panthéon en 1794

JJ ROUSSEAU & les  ECHECS d'après "Les confessions"


«Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi. Moi, seul. Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu.»


L'on connaît  la pratique des échecs de Jean-Jacques Rousseau principalement de son autobiographie "Les Confessions", publiée quelques années après sa mort, qui couvre les 53 premières années de la vie de Rousseau, jusqu'à 1765 sous forme de douze livres des Confessions.
Dans le cinquième livre, il décrit son initiation au jeu par Gabriel Bagueret, de Genève, et dans le septième livre, il décrit  sa rencontre  tous les grands joueurs d’échecs de l'époque "je fis là connaissance avec M. de Légal, avec un M. Husson, avec Philidor, avec tous les grands joueurs d’échecs de ce temps-là" et fait la chronique de son manque de progès dans son jeu. Le livre dix décrit ses rencontres d’échecs avec le prince Conti.

Quelques thèmes évoqués dans "Les confessions"
  • Rousseau, joueur d'échecs plutôt doué.
Dans Les Confessions, Jean-Jacques Rousseau parle de sa passion très ancienne, transmise par le Genevois Bagueret lorsqu’il était à Chambéry."Il s’avisa de me proposer d’apprendre les échecs, qu’il jouait un peu. J’essayai presque malgré moi ; et, après avoir tant bien que mal appris la marche, mon progrès fut si rapide, qu’avant la fin de la première séance, je lui donnai la tour qu’il m’avait donnée en commençant".
(Extrait  "Les Confessions")

  • Rousseau, joueur d'échecs plutôt passionné.
"Il ne m’en fallut pas davantage : me voilà forcené des échecs. J’achète un échiquier, j’achète le Calabrois : je m’enferme dans ma chambre, j’y passe les jours et les nuits à vouloir apprendre par cœur toutes les parties, à les fourrer dans ma tête bon gré mal gré, à jouer seul sans relâche et sans fin. Après deux ou trois mois de ce beau travail et d’efforts inimaginables, je vais au café, maigre, jaune, et presque hébété".
(Extrait  "Les Confessions")

  • Rousseau... n'arrive pas  à progresser !
"Toutes les fois qu’avec le livre de Philidor ou celui de Stamma j’ai voulu m’exercer à étudier des parties, la même chose m’est arrivée ; et après m’être épuisé de fatigue, je me suis trouvé plus faible qu’auparavant. Du reste, que j’ai abandonné les échecs, ou qu’en jouant je me sois remis en haleine, je n’ai jamais avancé d’un cran depuis cette première séance, et je me suis toujours retrouvé au même point où j’étais en la finissant. Je m’exercerais des milliers de siècles, que je finirais par pouvoir donner la tour à Bagueret, et rien de plus. Voilà du temps bien employé ! Direz-vous. Et je n’y ai pas employé peu."
(Extrait  "Les Confessions")
  • Rousseau, joueur d'échecs plutôt paresseux.
"J’avais un autre expédient non moins solide dans les échecs, auxquels je consacrais régulièrement, chez Maugis, les après-midi des jours que je n’allais pas au spectacle. Je fis là connaissance avec M. de Légal, avec un M. Husson, avec Philidor, avec tous les grands joueurs d’échecs de ce temps-là, et n’en devins pas plus habile. Je ne doutai pas cependant que je ne devinsse à la fin plus fort qu’eux tous; et c’en était assez, selon moi, pour me servir de ressource. De quelque folie que je m’engouasse, j’y portais toujours la même manière de raisonner. Je me disais : Quiconque prime en quelque chose est toujours sûr d’être recherché. Primons donc, n’importe en quoi ; je serai recherché, les occasions se présenteront, et mon mérite fera le reste. Cet enfantillage n’était pas le sophisme de ma raison, c’était celui de mon indolence. Effrayé des grands et rapides efforts qu’il aurait fallu faire pour m’évertuer, je tâchais de flatter ma paresse, et je m’en voilais la honte par des arguments dignes d’elle."

=> A Paris, JJ Rousseau a probablement joué contre Philidor qui était imbattable à l 'époque (il avait battu à 8 reprises son maître Legal !) mais aucun document n'en laisse trace.

La partie d’Échecs dans le Donjon.
Gravure d’après M. Leloir, édition des Confessions, 1889. 
Musée Jean-Jacques Rousseau – Montmorency

  • Rousseau, joueur d'échecs plutôt impressionnable.
"J. J. est sur la musique et sur les choses qu’il sait le mieux comme il était jadis aux échecs. Jouait-il avec un plus fort que lui qu’il croyait plus faible, il le battait le plus souvent ; avec un plus faible qu’il croyait plus fort il était battu ; la suffisance des autres l’intimide et le démonte infailliblement."
(Rousseau: Rousseau, juge de Jean-Jacques p 696)
  • Rousseau, joueur d'échecs, prend le jeu au sérieux  (contre le Prince de Conti).
"Comme mon appartement de Mont-Louis était très petit, et que la situation du donjon était charmante, j’y conduisis le prince, qui, pour comble de grâces, voulut que j’eusse l’honneur de faire sa partie aux échecs. Je savais qu’il gagnait le chevalier de Lorenzy, qui était plus fort que moi. Cependant, malgré les signes et les grimaces du chevalier et des assistants, que je ne fis pas semblant de voir, je gagnai les deux parties que nous jouâmes. En finissant je lui dis d’un ton respectueux, mais grave : Monseigneur, j’honore trop Votre Altesse sérénissime pour ne la pas gagner toujours aux échecs. Ce grand prince, plein d’esprit et de lumières, et si digne de n’être pas adulé, sentit en effet, du moins je le pense, qu’il n’y avait là que moi qui le traitasse en homme, et j’ai tout lieu de croire qu’il m’en a vraiment su bon gré".

=>Donc par respect pour son adversaire, il se forcerait  à jouer de son mieux...

Jean-Jacques Rousseau  / Le prince de Conti

1. e4 e5 2. Nf3 Nc6 3. Bc4 Bc5 4. c3 Qe7 5. O-O d6 6. d4Bb6 7. Bg5 f6 8. Bh4 g5 9. Ng5 fg5 10. Qh5 Kf8? [10... Kd8] 11. Bg5?! [11. f4! ef4 12. Bg5+»] 11... Qg7 12. f4 ed413. f5?? dc3 14. Kh1 cb2 15. Bg8 ba1Q Le prince est trop gourmant [15... h6 et Rousseau peut aller remettre sa perruque ! 16. f6 Qg8 17. Bh6 Rh6 18. Qh6 Kf7 19. Nc3 ba1Q20. Ra1] 16. f6 Qg8?? [16... Qaf6 17. Rf6 Qf6 18. Bf6 Rg8»+]17. Bh6 Qg7 18. Bg7 Kg8 19. Qe8#

Pgn
1. e4 e5 2. Nf3 Nc6 3. Bc4 Bc5 4. c3 Qe7 5. O-O d6 6. d4 Bb6 7. Bg5 f6 8. Bh4
g5 9. Ng5 fg5 10. Qh5 Kf8? 11. Bg5 Qg7 12. f4 ed4 13. f5 dc3 14. Kh1 cb2 15.
Bg8 bxa1=Q 16. f6 Qg8 17. Bh6 Qg7 18. Bg7 Kg8 19. Qe8#




  • Rousseau, joueur d'échecs, fanfaronne...
    "Je suis bien aise que vous vous renforciez assez aux échecs pour me donner du plaisir à vous battre. Voilà tout ce que vous pouvez espérer. Car, à moins que vous ne receviez avantage, mon pauvre ami, vous serez battu ; et toujours battu. Je me souviens qu’ayant l’honneur de jouer, il y a six ou sept ans, avec M. le prince de Conti, je lui gagnai trois parties de suite, tandis que tout son cortège me faisait des grimaces de possédés. En quittant le jeu, je lui dis gravement : Monseigneur, je respecte trop votre Altesse pour ne pas toujours gagner. Mon ami, vous serez battu, et bien battu. Je ne serais pas même fâché que cela vous dégoûtât des échecs, car je n’aime pas que vous preniez du goût pour des amusements si fatigants et si sédentaires.
    (Rousseau, Lettre du 27 septembre 1767 à Mr. D. P)
  • Rousseau, joueur d'échecs, épuisé."Depuis deux jours je suis moins bien, j’ai de la fièvre, un grand mal de tête, que les échecs où j’ai joué hier, ont augmenté. Je les aime, et il faut que je les quitte".(Lettre à Monsieur Lallaud.1768)
  • Rousseau joueur tenace
    Il écrit qu’il était capable d’endurer « quatre heures d’ennui » avant de pouvoir jouer une partie avec les messieurs Ferraud et Minard.
    "Je ne sais pas pourquoi ils se souciaient de moi; pour moi, je ne me préoccupe pas qu'ils jouaient aux échecs; et, pour obtenir une pauvre petite partie, j'endurais quatre heures d'ennui." 
  • Rousseau, joueurs d'échecs plus fort que Diderot
"L’homme ambitionne la supériorité, même dans les plus petites choses. Jean-Jacques Rousseau, qui me gagnait toujours aux échecs, me refusait un avantage qui rendît la partie plus égale. Souffrez-vous à perdre, me disait-il. – Non, lui répondais-je. Mais je me défendrais mieux et vous en auriez plus de plaisir. – Cela se peut, répliquait-il, laissons pourtant les choses comme elles sont."
(Témoignage de Diderot .1767).

=>Diderot était un joueur plus faible que Rousseau semble-t-il, mais Diderot méprisait les échecs qu'il ne prenait pas au sérieux ou du moins, les négligeait.

  • Une partie célèbre entre deux philosophes
Jean-Jacques Rousseau contre  David Hume (1765)
Combat de philosophes entre le précurseur de la période révolutionnaire, Jean-Jacques ROUSSEAU et le Philosophe écossais fondateur de l'empirisme (avec Locke et Berkeley) David HUME

1. e4 d6 2. Nf3 Nd7 3. Bc4 e5 4. d4 c5 5. dxe5 dxe5 6. Nc3 Be7 7. Qd5 Nh6 8. Bxh6 O-O 
9. Be3 Qb6 10. Nxe5 Qxb2 11. Nxf7 Qxa1+ 12. Kd2 Qxh1 13. Nh6+ Kh8 14. Qg8+ Rxg8 
15. Nf7# 1-0







Qu'en est-il exactement du joueurs d'échecs JJ Rousseau ? 
D'après ses  confessions et ses lettres, il est difficile de connaître son niveau réel : un joueur vraiment passionné mais  qui a du mal à persévérer et à progresser, et qui fanfaronne lorsqu'il gagne... contre des joueurs très faibles, semble-t-il ?

La vérité  sur JJ Rousseau,  joueur d'échecs

Dans le passé, de nombreux historiens des échecs se sont intéressés à JJ Rousseau et  à l'authenticité de sa fameuse partie contre  Conti.

  • James Mason  dans son ouvrage  "Social Chess" (Londres, 1900) commente la partie Rousseau/Conti ( pages 124-125). Il date la partie de 1759 et indiquait que la fin  était «16 f6 and wins».
  • La revue BCM (British ChessMagazine)  de 1900 ( page 53-56) revient sur cet ouvrage et évoque  cette partie sur  une page entière:
«Nous ne savons pas de quelle source cela a été tiré. Le Traité des amateurs de 1775 fut le seul traité original sur les échecs publié en France au cours du siècle dernier. Il était principalement consacré aux jeux de hasard.
 Où était alors cette partie? À une époque où même les dix parties entre Philidor et Stamma étaient  tombées dans l’oubli, et dans un pays dont les joueurs étaient encore plus en retard dans la notation que les contemporains anglais de Philidor, qui aurait enregistré cette partie? 
Le passage relatif aux échecs dans "Les Confessions" a un intérêt propre, mais n'apporte rien sur l'attribution de cette partie"

La revue ajoute après une présentation d'extraits des Confessions :
«De tout cela, il semblerait que Rousseau n’a jamais atteint une compétence particulière aux échecs, ni ne se soit considéré comme un bon joueur; mais sa principale valeur pour le but recherché réside dans la référence au Greco".

Concernant la célèbre  partie, la revue écrit : 
" Les 11 premiers coups du jeu Rousseau -Conti se retrouvent dans Greco (traduction de Lewis, 1819, page 21)" et ajoute une remarque de Mason : White plays very brilliantly". Et conclut  "C’est une bonne raison de suspecter l’authenticité du jeu  c’est le jeu d’un élève qui n’a pas simplement appris son ouverture par cœur, mais qui est entré  profondément dans l’esprit de son brillant maître. Qui, à la lumière de son propre récit, oserait dire que Jean-Jacques est un tel élève?  Nous soupçonnons que la partie finale du jeu est l'œuvre d'un auteur italien postérieur à Greco et était destinée à compléter son analyse sur un point où elle était considérée comme déficiente; quant à la manière dont le jeu a été associé au nom de Rousseau, nous préférons réserver nos conjectures, en ignorant la source d'où M. Mason l'a obtenue."

  •  I. Grünberg écrivit,  un peu plus tard, avec l'aide de Alexis François, un article académique intitulé «Rousseau joueur d'échecs» aux pages 157-174 des Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, volume trois (Genève, 1907). On retrouve dans cet ouvrage de nombreux extraits des "Confessions" déjà indiqués ci-dessus mais avec d'autres extraits :
1770: "Le jeu: je ne puis le souffrir. Je n'ai vraiment joué qu'une fois en ma vie, au Redoute à Venise; je gagnai beaucoup, m'ennuyai, et ne jouai plus. Les échecs, où l'on ne joue rien, sont le seul jeu qui m'amuse. Je n'ai pas peur d'être un Béverley"

Il évoque aussi la  partie contre Conti et cite la source  : "Ce document a été reproduit par la revue Le Palamède , année 1843, p. 41-42, au milieu d'une fantaisie de Marie Aycard, dit «Jean-Jacques et le prince de Conti». L'original avait été communiqué à la revue par ses abonnés, M. Doazan, «possesseur de fort curieux manuscrits sur les échecs au siècle dernier». "

Il cite un ouvrage de Richard Twiss, Chess (Londres, 1787),  qui affirme que "Rousseau était très inexpérimenté aux échecs, bien qu'il fût un admirateur enthousiaste", Grünberg déclara qu'un adversaire de Rousseau, l'abbé Jean-Joseph-Thérèse Roman, avait rendu à la postérité un récit écrit détaillé de l'un de leurs jeux, dans un long poème composé probablement en 1762. Grünberg nota que le quatrième chant (c'est-à-dire le canto) racontait la victoire de Roman sur Rousseau et que le récit, le poème et la partition avaient été publié dans Le Palamède , 1836 (pages 265-279). 
(=> voir ci-dessous la partie)

Grünberg a tiré un certain nombre de conclusions à propos de Rousseau à partir de cette partie qui, comme celle contre de Conti, était censée être authentique.


  • HJM Murray publia un article intitulé "Rousseau et les échecs" dans la revue  BCM d' août 1908, pages 329 à 331, louant le travail de Grünberg et s'appuyant sur les informations fournies pour démontrer qu'aucun des jeux attribués à Rousseau n'était authentique. En ce qui concerne la rencontre du philosophe avec le prince Conti, Murray écrit:
"Un récit fictif de cette réunion a été écrit par Marie Aycard pour la Palamède en 1843"... . 
Il s’agit d’une compilation italienne du début du XVIIe siècle, réalisée par un admirateur ou compagnon de ce Polerio qui accompagnait Léonard - il Puttino - lors de son voyage à Madrid pour jouer Ruy López, vers 1575...
La partie s'avère être un jeu de Greco (Les jeux de Groff de Hoffmann, ch. Xlvi, page 125), et nous devons en conséquence considérer ce jeu comme un faux littéraire. 

Nous ne possédons aucun exemple authentique de la partie de Rousseau, et c'est peut-être aussi bien pour sa réputation."


  • Dans un  article intitulé 'Le Chevalier de Barneville' de Joseph Méry, pages 117-120 de La Régence , avril 1851:
En 1768, au coup de midi, vingt ans avant la révolution, le jeune chevalier de Barneville entrait au café Procope et jouait avec Philidor et Jean-Jacques Rousseau. Les beaux esprits du temps formaient galerie, et les graves encyclopédistes, le menton appuyé sur les pommes d’or de leurs cannes, suivaient la marche des parties, et critiquaient le jeu de Philidor, parce que les encyclopédistes critiquaient tout. Un jour, en présence de M. Saint-Amand, qui a été gouverneur des Tuileries en 1848, du général Guingret, alors commandant de l’Ecole militaire, et de M. Devinck, aujourd’hui président du tribunal de commerce de Paris, Labourdonnais engagea un entretien fort curieux avec le chevalier de Barneville.
“Parlons un peu de l’histoire ancienne, mon cher chevalier; comment jouiez-vous avec Philidor?
– Il me donnait le cavalier et le pion.
– J’aurais donc donné, moi, le pion et deux traits à Philidor?
– Sans doute.
Et quelle partie faisiez-vous avec Jean-Jacques Rousseau?
– Je lui donnais une tour.
– Il était donc bien faible.
– Mais, en revanche, dit le chevalier, il avait un amour-propre colossal, et le plus affreux caractère de joueur d’échecs qui ait existé. Comme il avait la manie de se croire grand mathématicien et de faire de la musique avec des chiffres, il voulait appliquer les calculs algébriques à l’échiquier. Nous le plaisantions fort là-dessus, et alors il brouillait toutes les pièces du jeu avec une certaine rage peu philosophique, et on ne le voyait plus au café pendant quinze jours.”’

Conclusion de Murray  : "Rousseau rend compte, dans les Confessions, de son habileté aux échecs, il déclare aussi   qu'il ne s'est jamais amélioré au-delà du point où il en était à sa connaissance du premier jour du jeu, ... nous pensons qu'il était pleinement conscient du paradoxe  de ce jeu, et qu'il sacrifie sciemment la vérité essentielle de ses paroles à leur effet littéraire. ... Rousseau connaissait si peu le jeu qu'il ne pouvait  avoir une opinion compétente, qu’il progresse ou non. "

  • La partie Abbé Roman /J Rousseau
Ci-dessous, les mouvements tels qu'ils apparaissent dans cette source antérieure:

La partie :
1 e4 e5 2 f4 exf4 3 Nf3 g5 4 Bc4 g4 5 Ne5 Qh4+ 6 Kf1 Nh6 7 d4 d6 8 Nd3 f3 9 g3 Qh3+ 10 Kf2 Qg2+ 11 Ke3 Ng8 12 Nf4 Bh6 13 Bf1 Qxh1 14 Bb5+ c6 15 Bxc6+ bxc6 16 Qxh1        abandon



CONCLUSION
-La réputation de JJ Rousseau comme "bon" joueur d'échecs semble usurpée...
-Les parties de JJ Rousseau qui circulent, semblent ( comme pour Napoléon) être des faux dont l'origine serait  extraite de l"ouvrage de Gioachimo Greco (1619) qui a écrit "Le traité du noble jeu d'échecs "  qui renferme beaucoup de parties brillantes et célèbres qui deviennent une référence. (voir sur Wikipédia)
L'intérêt de cet ouvrage est qu'il comporte des analyses les parties avec des commentaires précis sur les combinaisons. Ce livre sera réédité de nombreuses fois par la suite, et il est  encore lu aujourd’hui.




Sources